Louis Arti tient toujours parole

Merci Monsieur Louis
Toujours cette voix, toujours cette révolte et cette tendresse qui se mêlent pour nous inviter à le suivre dans ses voyages au long cours ou ses coups de cœur ou de blues plus intimes. Le chanteur passé par la Lorraine nous glisse un magnifique cadeau de Noël dans nos petits sabots : un CD de 13 titres en forme de passeport pour rester debout par ces temps mortifères.
Un temps, certains le dirent digne héritier de Ferré. Sur certains points, c'était bien vu. D'ailleurs l'auteur de « C'est extra » en personne le recommanda auprès de Barclay, et Louis Arti eut le bonheur de se produire en première partie du grand Léo.
Mais fût-ce en marge, en franc tireur, Arti n'était sans doute pas destiné à faire son chemin dans le showbiz.
Né en Algérie, il a grandi en Lorraine, et il y a connu la mine : ce serait ainsi. Ses coups de grisou intimes, au milieu de ses frères de sueur et sang, il les écrirait et il les partagerait tels des coups de cœur et des coups de gueule. La vie n'est pas toujours facile mais elle réserve de belles surprises : Louis avait de la voix, et il trouva sa voie.
En Lorraine, à Metz, à Paris (avec une étape à l'Olympia s'il vous plaît), en Angleterre ou plus tard à Calais, Arti se fit chanteur, poète, musicien, peintre aussi. Il anima des ateliers d'écriture, habita longtemps à l'orée de la Brie avant de se mettre à l'abri en Ardèche.
Perso, un ami ardennais me le fit connaître dans les années 80. Je ne le remercierai jamais assez. C'était encore le temps des K7. Elles ont défilé, elles ont roulé, je vous prie de le croire…
Une poésie assumée pour chanter l'amour ou la révolte
A l'époque, j'ai applaudi Louis Arti seul sur scène à Reims, puis ensuite à Troyes, accompagné par un pianiste. Le temps passa, mais je restai fidèle. J'ai revu Louis au théâtre de Bobigny pour un spectacle chanté quelque temps après une résidence géniale à Calais. Et enfin, plus tard encore, dans une salle des fêtes de campagne, à Jarny. Entre-temps, l'ami Arti m'avait offert une préface pour un recueil de poèmes.

Alors voilà. Je vous le dis en un mot comme en cent : si vous ne le connaissez pas encore, son dernier CD, « C'est une parole », on dirait presque un concentré de son œuvre. Les textes datent pour certains de plus de 10 ans, ils ont été écrits à Merlebach, en Seine-et-Marne, et pour les plus récents en Ardèche. Le fil conducteur demeure : une poésie assumée pour chanter l'amour ou la révolte, les envies d'ailleurs ou les tendresses subtiles. Les petites gens ou les grands frères (Baudelaire, dont il chante l'Albatros). Une voix, plusieurs voix, et une guitare. C'est net, c'est propre, c'est chaleureux.
C'est Louis Arti.
Un homme debout, un artiste qui nous aide à regarder en face les ciels tempétueux de nos temps troublés. Et parfois, on entend comme un éclat de rire, comme un arc-en-ciel musical.
Je te dirai jamais assez merci, Louis.
C'est une parole. A commander auprès de Lafolie Records.